Le Prix de recherche pour les femmes, la paix et la sécurité du CRDI appuie la recherche sur la violence sexuelle liée aux conflits
Fait alarmant, la violence fondée sur le genre demeure prévalente dans le monde entier, surtout dans les régions aux prises avec des conflits armés, des crises humanitaires, l’insécurité climatique et l’instabilité politique. En particulier, les effets dévastateurs des violences sexuelles liées aux conflits soulignent le besoin urgent de s’attaquer à ces graves violations des droits de la personne qui touchent de manière disproportionnée les femmes et les filles. Deux bourses du CRDI financent des recherches visant à comprendre les défis actuels des femmes survivantes de violence sexuelle en temps de guerre au Libéria et la dynamique de l’inclusion des personnes survivantes dans les processus de justice transitionnelle dans la zone nord-est du Nigéria.
La recherche est rendue possible grâce au Programme de prix pour les femmes, la paix et la sécurité, soutenu par le CRDI et Affaires mondiales Canada. Ces prix annuels visent à renforcer la mise en œuvre du programme sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS) de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Lancé en 2021 pour célébrer le 20e anniversaire de cette résolution, le programme de prix soutient l’excellence en recherche et reconnaît le leadership de la société civile pour faire avancer le programme de FPS.
Lauréates du Prix de recherche sur les femmes, la paix et la sécurité
- Amelia M. Cooper et Heather Tasker, pour leurs recherches examinant les vulnérabilités actuelles des femmes survivantes de violences sexuelles liées aux conflits au Libéria après le conflit.
- Lawan Gana Balami et Chika Maduakolam, pour leurs recherches sur la façon dont les personnes survivantes de violences sexuelles liées aux conflits peuvent participer aux processus de justice transitionnelle et de consolidation de la paix, dans la zone nord-est du Nigéria.
Prix de recherche 2023 sur les femmes, la paix et la sécurité
Le CRDI finance deux projets de recherche novateurs au Libéria et au Nigéria sur la violence sexuelle liée aux conflits.
Amelia M. Cooper et Heather Tasker se penchent sur les complexités actuelles de la violence sexuelle liée aux conflits au Libéria après le conflit. Bien qu’il soit passé d’un conflit généralisé à une paix relative, le Libéria continue de faire face à des taux alarmants de violence sexuelle et sexospécifique. Les conséquences de la guerre qui a pris fin en 2003 ont rendu les femmessurvivantes vulnérables à l’exploitation économique et sexuelle, avec un accès limité à la justice et aux services de soutien.
Les chercheuses apportent leur vaste expertise pour mettre en œuvre une approche centrée sur les femmes survivantes. Elles tiendront des ateliers et des groupes de discussion auprès de survivantes afin de comprendre leurs expériences, leurs besoins et leurs priorités. Ensemble, elles exploreront la façon dont les femmes survivantes de violences sexistes en temps de guerre perçoivent leur situation après un conflit et détermineront les possibilités de bâtir une paix viable.
En amplifiant la voix des survivantes et en centrant leurs points de vue sur la justice et la consolidation de la paix, Mme Cooper et Mme Tasker cherchent à guider les politiques et les efforts de sensibilisation qui promeuvent une paix durable et inclusive pour toutes les personnes touchées par la violence sexuelle et sexiste liée aux conflits.
En tant que fondatrice et directrice générale de la Aiding Abused Women and Girls Association, Mme Cooper offre leadership, conseils, orientation et soutien à la croissance et au progrès organisationnels. Elle est travailleuse sociale et cumule plus de 19 ans d’expertise professionnelle dans la défense des droits des femmes et des filles défavorisées et traumatisées. Mme Tasker est boursière en recherche postdoctorale à l’Université Queen’s, au Canada. Elle travaille sur des projets de recherche collaboratifs en République démocratique du Congo, au Libéria et au Nigéria, où elle explore les répercussions sexospécifiques de la guerre, les méfaits uniques résultant de différentes formes de violence sexuelle et sexospécifique et les possibilités pour les personnes survivantes d’avoir accès à la justice.
Lawan Gana Balami et Chika Maduakolam étudient la participation des personnes survivantes de violences sexuelles liées aux conflits aux processus de justice transitionnelle et de consolidation de la paix dans la zone nord-est du Nigéria. Cette région a connu des années de conflits et de guerres, principalement en raison de l’insurrection de Boko Haram qui a commencé en 2009. L’insurrection a engendré des destructions et des déplacements généralisés, avec plus de 22 000 cas de violence sexuelle liée au conflit contre les femmes et les filles.
M. Balami et Mme Maduakolam sondent et interrogent des personnes déplacées survivantes de violences sexuelles âgées de plus de 18 ans et vivant dans des camps pour personnes déplacées ou des communautés d’accueil dans l’État de Borno, ainsi que les personnes qui dirigent des réseaux de survivants. Les chercheurs détermineront les facteurs sociaux, culturels et économiques qui permettent aux personnes survivants et à leurs réseaux d’assumer des rôles de leadership dans la justice transitionnelle ou qui leur font entrave et évalueront comment leur inclusion peut améliorer la consolidation de la paix. Les chercheurs découvriront également comment les politiques et les cadres juridiques existants soutiennent la participation des personnes survivantes à ces processus et comment ils peuvent être améliorés.
L’objectif est de contribuer aux plans d’une approche de justice transitionnelle dirigée par l’État grâce à des connaissances sur la dynamique de l’inclusion des personnes survivantes et des mécanismes de justice efficaces pour lutter contre la violence sexuelle liée aux conflits.
M. Balami est le fondateur d’Explore Aid Nigeria et met en œuvre plusieurs projets de recherche et humanitaires liés à la violence sexuelle liée aux conflits et à la justice transitionnelle auprès de personnes survivantes, y compris des enfants anciennement associés aux forces armées et aux groupes armés. Il a été le coordonnateur national du Nigéria pour le projet de recherche multinational de cinq ans sur l’esclavage conjugal en temps de guerre, soutenu par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Mme Maduakolam est engagée dans une recherche doctorale sur la violence sexuelle et sexospécifique contre les hommes et les garçons dans les conflits, à l’Université York, au Canada. Elle a collaboré avec des équipes de recherche interdisciplinaires sur des projets de violence sexuelle liée aux conflits et de justice transitionnelle afin de déterminer les obstacles qui empêchent les personnes survivantes de violence sexuelle liée aux conflits d’avoir accès à la justice.
Prix de leadership de la société civile pour les femmes, la paix et la sécurité
Dans le cadre de cette même initiative, Affaires mondiales Canada décerne un prix de leadership de la société civile. Ce prix reconnaît le travail de personnes, d’organisations de la société civile ou de réseaux actifs à l’échelon local qui ont apporté une contribution exceptionnelle à l’avancement du programme pour les femmes, la paix et la sécurité dans les États fragiles ou touchés par des conflits ou au Canada.
Cette année, la lauréate du Prix international du leadership de la société civile est sœur Kahsa Hagos, une travailleuse de santé qui a mis sur pied un refuge pour les personnes survivantes de violences sexuelles liées aux conflits dans la région du Tigré en Éthiopie, prenant soin de plus de 400 personnes survivantes. La lauréate canadienne est l’Association nationale Femmes et Droit, un organisme qui travaille à la réforme du droit féministe afin de lutter contre la violence fondée sur le genre.
Cérémonie de remise des prix
Affaires mondiales Canada et le CRDI ont organisé une cérémonie de remise des prix en ligne le 2 mai 2024, animée par Ulric Shannon, directeur général du Programme pour la stabilisation et les opérations de paix à Affaires mondiales Canada, et avec une allocution de la ministre des Affaires étrangères du Canada, l’honorable Mélanie Joly, la Secrétaire parlementaire de la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, Lisa Hepfner, et la présidente du CRDI, Julie Delahanty.
Visitez la page Programme de prix pour les femmes, la paix et la sécurité sur le site Web d’Affaires mondiales Canada pour plus de détails.